lundi 28 mai 2012

La saison des touristes

Ca y est, des envahisseurs aux nationalités diverses et variées ont débarqué. Quelques signes avant-coureurs me l’avaient bien fait remarquer, mais j’en ai réellement pris conscience ces derniers jours.

Il y a d’abord eu ce jour où, ayant du temps devant moi et voulant savourer le soleil radieux qui nous surplombait, j’ai souhaité éviter le métro pour me rendre à pied à un autre endroit de Paris, ce qui me faisait une petite ballade d’une heure environ. « Quelle idée ! », me direz-vous. En effet, « Quelle idée ! » me dois-je de reprendre. D’une part, j’ai eu droit à un brushing naturel extra résistant grâce à un vent force 4 que j’avais sous-estimé. D’autre part, il a fallu que je me mette dans la peau d’une championne de slalom pour parcourir la rue de Rivoli sur presque toute sa longueur tellement les arcades attiraient les touristes à l’affût d’un Paris à la Dumas ou d’un béret brodé d’une tour Eiffel.

Il y a ensuite eu ce jour où j’ai passé une heure debout dans un métro bondé à un horaire suspect : 15h. En plein milieu d’après-midi, je suis quasiment sûre d’avoir ma petite banquette en temps normal. Mais surtout, j’étais entourée - pour ne pas dire encerclée – par tout un groupe d’Australiens. J’ai pensé que ceux-ci devaient certainement être là depuis quelques jours grand minimum car ils n’avaient pas l’air si fatigués. J’ai toujours imaginé que, vu la longueur du vol, un Australien arrivant en France devait souffrir d’un décalage horaire assourdissant. Eux étaient en forme si je m’en fie à leur débit, et même en pleine forme si je m’en fie à leur volume sonore. J’ai donc cru que j’allais, moi aussi, faire preuve d’ingérence et m’asseoir sur leurs valises en équilibre instable qui menaçaient de m’écrabouiller les orteils et me meurtrir les tibias à chaque secousse. Me concentrer pour lire mon Jean Teulé releva du défi.

Il y a enfin eu ce matin où, par pur hasard, je traversai la cour carrée du Louvre pour me rendre Rive gauche. À peine avais-je esquissé quelques pas en longeant la pyramide que je crus être poursuivie par une horde de paparazzis. Je me dépêchai alors de mettre mes lunettes de soleil et de baisser mon chapeau sur les yeux quand la dizaine de cars garés me fit comprendre que je me retrouverai vraisemblablement sur les innombrables photos de vacances d’ « amis » japonais…

Une décision s’est imposée : à partir d’aujourd’hui et ce, pendant quelques mois, je vais m’employer à éviter les lieux touristiques. Ce que j’aime Paris…

Face aux obstacles terrestres, prendre de la hauteur

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