Qu’est-ce que j’aimerais apprécier le café certains
jours…
Outre le fait de ne pas partir à un rendez-vous
important avec la batterie de mon téléphone clignotant la mort, ça me
permettrait d’avoir moins de phrases psychédéliques me traversant la tête.
Et aussi de ne pas me focaliser sur les jambes des
passants, imaginant la ville comme une fourmilière grouillante. Parce que quand
le serveur arrive et que je le dévisage comme s’il était le roi des fourmis, je
sens dans sa réaction une certaine vague
d’incompréhension-d’impatience-d’angoisse.
Puis, ça me fait revoir ma théorie comme quoi les
réveils où j’entends plusieurs de mes chansons préférées à la radio annoncent
des jours exceptionnels. Parce qu’aujourd’hui, c’était le cas et je ne vois
vraiment pas ce qu’il y a d’exceptionnel… À part peut-être que j’ai
l’impression d’être un poisson dans son bocal.
Quelques gouttes tombent. Je m’imagine alors
ébauchant les premiers pas d’une chorégraphie, chantonnant « I’m singin’
in the rain » jusqu’à ce que je reçoive une cinquantaine de grêlons en
pleine figure. Giboulées de mars, qu’ils disent…
Garçon, un café s’il-vous-plaît !
Faut bien retomber sur terre.