vendredi 24 février 2012

Plan d’avenir


Vendredi matin, il est temps de se prendre en main. De penser à gagner son pain. D’accélérer le train. Il faudrait tracer des lignes, creuser les cercles, penser aux racines carrées plutôt qu’à chercher ses racines. Aller de l’avant, serrer son caban, cheveux dans le vent. Humer le parfum de la carrière et de la réussite sans perdre de temps à semer des petits cailloux. Trouver son sillon et ramer, ramer dans des vagues d’efficacité, des vagues de rendement pour trouver un port. Mais peut-être la douce Ithaque ne sera jamais la lueur au large de Charybde et Sylla. Alors, il faut lutter. Lutter et construire. Construire un plan d’avenir.

C’est là que ma petite voix intérieure a allumé toutes les sirènes rouges qui se sont mises à hurler dans mon corps et à aveugler ma tête, jusqu’à ce que je me réveille quelques heures plus tard, apaisée et riche de plusieurs plans d’attaque. Ne dit-on pas, d’ailleurs : Idées du matin, chagrin ; idées du soir, espoir ? Entre nous, je pense qu’il est temps d’abandonner le temps et de comprendre que l’heure n’est qu’un leurre.

Ainsi, voilà la liste de mes possibles plans de carrière:

-       Observatrice du métro. Pour voyager toute la journée en vérifiant que les longs couloirs noirs flashent toujours nos yeux à intervalles réguliers.

-       Allumeuse de bougies. Parce qu’il est à la fois drôle et périlleux d’allumer.

-       Souffleuse de rêves. Parce que s’il faut faire un pas en avant, il sera onirique ou il ne sera pas.

-       Exploratrice d’inconscient. Parce qu’à côté, l’Amazonie ressemble à une plaine ensoleillée.

-       Chercheuse d’harmonie. La la la la. Décidément, je préfère abandonner le chant avant de le commencer.

-       Accordeuse de violons. Parce qu’ayant abandonné le chant, j’aurais fait venir une famille de tortues du Guatemala pour créer une chorale de la première importance, mais que, mes tortues étant ambitieuses, leur rêve serait d’intégrer un orchestre symphonique. Je créerais alors un hymne à leur gloire pour qu’on réalise la douceur de leur xylophone vocal.

-       Mécanicienne des rues. Pour ramasser tous les boulons qui traînent et construire avec un grand cheval qui aura pour but d’essayer de voler un jour. Parce que l’impossible est toujours possible. Plus besoin donc de se le répéter en boucle, il suffira de le regarder, lui, droit et fier comme un phare.

-       Oublieuse de Paris. Parce que j’aime et que j’adore. Les baignades dans la Seine, les promenades dans la Tour Eiffel. Aller à Saint Germain pour faire ma jeune fille au Flore. Faire des scènes dans les cinémas et éclater en sanglots pour amadouer les Parigots. Se sentir libre comme la pollution. Partir en mer dans un bassin du Luxembourg. Manger une crêpe en faisant quelques tours de grande roue pour améliorer la digestion. Surtout râler sur tout partout. S’allonger sur un banc des Tuileries et oublier Paris.

À vrai dire, j’ai encore pas mal d’idées dont je vous ferai grâce aujourd’hui.
Dans tous les cas, au vu de ces pistes, ce ne peut être qu’un avenir brillant qui m’attend…


On les dit fans d’Aznavour

Je m’voyais déjà…

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